Tu as 6 ans, mon grand, et je me sens petite devant toi, comme si les rôles se sont inversés.
Depuis un moment déjà, j’ai l’impression de communiquer avec un ado, qui a trop grandit, qui a grandi trop vite.
Je me sens petite tous les soirs quand je ferme la porte de ta chambre et tu me balances : “Bonne nuit maman, je t’aime, à demain pour discuter…” c’est ta façon à toi de te rassurer que je serai bien là demain, tu sais que je serai là tous les lendemains. Et ce focus sur « discuter » parce qu’il faut absolument qu’il ait de la parole chez toi, tu as de qui tenir mon fils !
Je me sens petite devant tes idées et tes projets comme ce fameux jour où on a passé une heure à discuter de ton programme électoral pour le délégué de classe et à préparer l’affiche.
Je me sens petite devant ton innocence, comme ce fameux jour aussi où tu as perdu aux élections de délégué de classe et tu as voté pour Noah parce que “c’est mon ami maman et il fallait bien qu’il ait des votes.”
Je me sens petite devant tes larmes qui coulent à cause d’un bobo, d’un petit chagrin et que tu estompes rapidement quand je te demande de répéter après moi “ I am Strong and Brave Mam !”.
Je me sens petite devant tes réflexions, comme un bon Dubaïote: “Pourquoi on ne peut jamais prendre un private jet? Pourquoi pas demain ou après-demain ?” ; “N’écoute pas le GPS il te prend dans des wrong directions, dépasse la Ferrari mam.”
Je me sens petite devant ta curiosité, ta culture générale, tes “comment ?” tes “pourquoi ?”, dont le fameux que tu me balances à chaque fois que je vais sortir le soir “Pourquoi les adultes font tout la nuit maman ?”, si tu savais mon fils !
Je me sens petite devant les heures que tu passes dans ta chambre à lire, seul, ta petite collection de Sami et Julie parce que “je suis en CP, je sais lire maintenant maman”.
Je me sens petite devant ton humour et ta joie de vivre, comme le jour où tu m’as balancé : “c’est quoi le métier le plus rigolo au monde maman ? Je vais le faire quand je serai grand”.
Je me sens petite devant ta tendresse qui n’a pas de limite à chaque fois que tu me dis : « Enlace moi maman tu es extra doux ».
Je me sens petite devant ton endurance, ton indépendance, ta capacité à t’adapter sous toutes circonstances.
Je me sens petite devant tes rires qui percent le vide, qui me poussent à avancer à chaque levée de soleil, qui me donnent encore une raison de combattre.
Paul-Louis, je te promets que je donnerai tout pour te voir épanouis. Je ferai tout mon possible pour que tu sois heureux, indépendant, courageux, pour que tu dépasses ta peur, que tu sois un homme, un vrai.
Merci d’être mon fils, si tu savais la chance que j’avais de t’avoir dans ma vie et d’avoir un enfant comme toi.
Joyeux anniversaire mon grand, tu as déjà 6 ans !